« Révolution de jasmin » et transition démocratique : un virage difficile
Souvenez-vous, c’était en effet le 14 janvier 2011 : la révolution de jasmin, portée par les évènements du Printemps arabe, renverse la dictature de Ben Ali. Des espoirs de démocratie fleurissent dans le pays et les libertés de presse et d’expression éclosent petit à petit. Pourtant, si la transition démocratique tunisienne semble aboutie, les obstacles économiques et les inégalités sociales persistent, car ce processus a coûté cher à l’Etat et que les ruines du régime dictatorial ne constituent pas un socle solide.
La volonté de renforcer les liens entre la Tunisie et l’Union européenne tient par conséquent d’abord au soutien des Etats membres à la transition démocratique en Tunisie. Depuis 2011, l’Union européenne réaffirme un soutien continu à la Tunisie, financier et diplomatique, pour appuyer la mise en œuvre de processus démocratiques dans le pays. Ainsi, le 30 novembre 2016, la conférence Tunisia 2020, lors de laquelle le Premier Ministre Youssef Chahed avait appelé au soutien de la communauté internationale, reflète les efforts consentis de l’Union : la Banque européenne d’investissement a annoncé être prête à consacrer 5 milliards d’euros au développement économique du pays, tandis que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a évoqué une enveloppe de 650 millions de dollars. Mais le partenariat entre l’Europe et la Tunisie a débuté il y a déjà trois ans, conduit conjointement au sein de l’Union par Federica Mogherini et Johannes Hahn, commissaire pour la politique européenne de voisinage et les négociations d'élargissement.
Le programme Erasmus + : soutenir l’envolée de la jeunesse tunisienne
C’est dans le cadre de ce partenariat que Mogherini et Beji Caid Essebsi ont annoncé la mise en place d’un programme Erasmus +. Inscrit dans le cadre de la Stratégie Europe 2020, le programme de la Commission européenne Erasmus + favorise la mobilité des étudiants dans des pays européens et hors-Europe, pour apporter un soutien à la croissance, à l’échange et à l’innovation. « Doté d'un budget supérieur à 16 milliards d'euros sur 7 ans, le programme Erasmus+ incarne la volonté de l'Union européenne d'investir dans l'éducation, la formation et la jeunesse, en faveur d'une "croissance intelligente, durable et inclusive" ». (1) peut-on lire sur le site du Ministère français de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Source de l'image : http://www.agence-erasmus.fr/actualite/562/erasmus-nouveau-programme-pour-leducation-et-la-formation-2014-2020
Le programme permettra à de jeunes européens d’effectuer un semestre ou une année dans une université tunisienne mais également, comme l’annonce Mogherini dans le communiqué de presse faisant suite à la rencontre : "Il y a l’engagement du côté de l'Union européenne de permettre à 1,500 jeunes tunisiens, par an, de venir en Europe et au sein de l'Union européenne avec le programme Erasmus+ pour les étudiants. ». D’après les chiffres annoncés par le Service européen pour l’Action extérieure, l’engagement financier de l’Union européenne envers la Tunisie pourrait atteindre jusqu’à 600 millions d’euros supplémentaires pour la période 2017- 2020. Mogherini et Beji Caid Essebsi ont vraiment insisté sur leur travail commun sur ce projet. Avec le lancement du programme Erasmus + entre la Tunisie et l’Union européenne, les deux pays lancent un message très fort : investir dans l’avenir des jeunes générations, c’est investir dans l’avenir démocratique de la Tunisie.
Sources
-http://www.education.gouv.fr/cid78078/le-programme-erasmus.html
-http://www.agence-erasmus.fr/page/erasmus-plus-education-et-formation