Matteo Renzi souhaite modifier la Constitution afin de la rendre plus efficace et plus moderne mais la raison principale de cette modification constitutionnelle est celle-ci : en Italie, le Sénat (aussi appelé la Chambre Haute) et la Chambre des Députés ont le même poids en ce qui concerne la création des lois.
De plus, ces deux chambres ont le pouvoir de faire tomber le gouvernement. C’est une caractéristique particulière car aucun état membre de l’UE n’a cette particularité. Cette réforme sur la Constitution de l’Italie serait un moyen de mettre fin à ce bicamérisme et changer ainsi la composition du Sénat qui deviendrait une assemblée avec 100 membres (contre 315 actuellement). Avec cette réforme, le Sénat deviendrait secondaire au niveau de la mise en œuvre des lois et ne pourrait ainsi plus décider si oui ou non le gouvernement devrait tomber. La Chambre des députés ne changerait pas quant à elle et deviendrait la Chambre avec un plus fort pouvoir.
Cette réforme a pour but principal de mettre fin à l’instabilité gouvernementale qui règne au sein de l’Italie depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En effet, 62 gouvernements se sont succédés depuis cette année-là, ce qui signifie que chaque gouvernement est resté au pouvoir en moyenne 361 jours.Cette réforme serait également un moyen de mettre fin aux charges financières que représentent les sénateurs italiens qui sont parmi les mieux payés de l’Union Européenne. Cette réforme a ainsi été votée au Parlement en Avril 2016 mais doit faire l’objet d’un référendum le 4 Décembre 2016. L’actuel président des USA Barack Obama avait fait part de son soutien envers le Chef de Gouvernement Italien, Matteo Renzi. Après avoir soutenu David Cameron pendant le Brexit, c’est au tour de Matteo Renzi, d’avoir le soutien du 44ème Président des USA, qui a toujours eu des relations étroites avec l’Union Européenne. En effet, comme la France et la Grande-Bretagne, l’Italie est l’un des grands alliés des USA, maintenant plus que jamais, car les deux personnages sont confrontés à des mouvements de populisme en hausse.
Comme nous le savons, les italiens ont décidé de dire « non » à plus de 59,1%. (Avec un taux de participation de 65% de la part des italiens). Ainsi, en cas de victoire du « non », comme l’avait promis Matteo Renzi, il démissionnerait. Ce qu’il a bien entendu fait quelques jours plus tard. Le journal la Stampa estime que la situation gouvernementale ne changera pas même si le « oui » l’emporte car le pays est bien trop divisé pour être réformé. La Reppublica dit que la réforme de Renzi est une mauvaise idée car ce serait un « grand saut vers l’inconnu ». Ainsi, pour Il Corierre della Sera, l’énorme erreur de Renzi a été de se concentrer sur cette réforme et non pas sur les difficultés économiques que le pays traverse (seulement 5% de croissance par rapport aux autres pays membre de l’UE). Les italiens pensent que Renzi a surestimé sa popularité auprès des Italiens. De plus, il a commis l’erreur de faire la promesse de démissionner et rendre le pouvoir en cas de victoire d’un non ce qui nous rappelle la même promesse qu’a faite David Cameron en cas d’un « oui » pour le Brexit. En effet, le fait de dire qu’il démissionnerait en cas de « non » à ce référendum a suscité la joie de ses opposants. Selon les médias italiens, la raison principale pour laquelle les italiens ont décidé de voter non à ce référendum est parce que le problème majeur de l’Italie n’est pas tant l’instabilité gouvernementale qui y règne mais plutôt les difficultés économiques que le pays traverse depuis le début de la crise. Matteo Renzi a fait une grande erreur en proposant cette réforme car ce n’est pas l’enjeu majeur italien en ce moment. De plus, il était au plus fort de sa popularité, et n’aurait pas dû proposer cette réforme car il l'a peut-être trop surestimé de la part des Italiens. Par ce « non » catégorique, l’Italie est une fois de plus plongée dans l’instabilité politique incessante.
Sources:
- https://www.rts.ch/info/monde/8215362-le-referendum-rejete-en-italie-vu-comme-une-erreur-de-matteo-renzi.html
- http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/12/04/en-quoi-consiste-le-referendum-italien_5043048_3214.html
- http://www.bbc.com/news/world-europe-37702921