Le 13 novembre dernier, les Bulgares et les Moldaves ont élu des présidents qualifiés de "pro-russes" : serait-ce de mauvais augures pour l’Union Européenne ? Pas forcément : Igor Dodon le nouveau président Moldave entend renégocier certains points de l’accord de libre-échange qui lie son pays à l’UE, et convoquer un référendum consultatif sur l’orientation géopolitique du pays, mais il se garde bien de prôner une rupture, plaidant pour de bonnes relations tant avec Bruxelles qu’avec Moscou. En Bulgarie, Roumen Radev (le nouveau président) se dit prêt à « dialoguer avec le président des Etats-Unis et de la Russie », ne souhaitant que le mieux pour son pays.
Mais es-ce-qu’une telle chose est vraiment étonnante ? A nouveau, Pas vraiment. La Moldavie est une ancienne république Socialiste et possède un mouvement sécessionniste pro-russe : « la Transnistrie ». Celle-ci n’est pas reconnue par l’OTAN (ni par la fédération de Russie de manière officielle, cette dernière soutien quand même économiquement l’enclave) et se veut se rattacher à la manière de la Crimée à la fédération Russe. Ce pays comporte également 20% de russophones ce qui n’est pas négligeable. La Bulgarie quant à elle fait partie de l’Union Européenne. Cependant, elle ne partage pas les mêmes valeurs que ses collègues : le pays entretien depuis longtemps de bonnes relations avec la Russie (Bonne entente qui date de l’époque des Tsars). Radev ne se veut pas ennemi de la Russie et souhaite par ailleurs pour une levée des sanctions à son encontre.
Et c’est là où réside le problème pour ces pays : ils sont comme obligés de choisir entre « pro-UE » et « pro-russe », chose qui les pénalise beaucoup au niveau économique. De plus, il est clair que L’Europe se trouve dans une période difficile (le Brexit en est la preuve) qui n’attire pas : Pour les Moldaves, La Russie représente un pôle de puissance alternatif avec un Leader Fort et Charismatique. L’Union Européenne qui voyait la Moldavie comme son « élève le plus prometteur » il y a quelques années n’a plus une position très claire aujourd’hui, alimentant le ressenti des populations. En Bulgarie, la souplesse de l’UE pour lutter contre la corruption à l’entrée de la Bulgarie se retourne contre Bruxelles, d’autant plus que le pays s’est vu refuser l’entrée dans l’espace Schengen pour le moment.
Il faut néanmoins nuancer nos propos : le président Bulgare a bien mentionné que rester dans l’UE et l’OTAN était « nécessaire » : La montée au pouvoir de « pro-russes » fait surtout passer un message à l’UE, celle-ci doit redresser la barre au risque de voir monter d’autres « non pro-européens » au pouvoir au sein des états membres.
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