Le projet de révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a été adopté par le Parlement en seconde lecture, samedi 21 janvier à une très faible majorité : 339 voix sur 550, soit 9 voies au-dessus du minimum requis pour qu’il soit soumis au vote des citoyens turcs. Ce résultat fut rendu possible par l’alliance entre le parti au pouvoir AKP (le parti de la justice et du développement, conservateur) et le MHP (le Parti d’action nationaliste, de droite). Le vote fut très rapide et assez violent, des bagarres ayant éclatées entre députés jeudi.
Très critiqué par l’opposition socio-démocrate et pro-kurde, ce projet permet notamment au président Erdogan de ne plus avoir de premier ministre, de nommer et révoquer les ministres sans contrôle parlementaire, de gouverner par décret, et de dissoudre l’Assemblée et décréter l’état d’urgence quasiment comme bon lui semble. L’AKP justifie cette mesure par la nécessité de renforcer la Turquie face à la menace djihadiste et face à la rébellion kurde. L’opposition qualifie les mesures prises par Erdogan depuis le coup d’état manqué le 15 juillet à cause des arrestations de dizaines de milliers de juges, militaires, policiers, journalistes, universitaires et fonctionnaires. Ces incidents, qui éloignaient d’autant plus la Turquie d’une adhésion à l’UE, avaient déjà faits polémiques et étaient largement critiqués par la Commission Européenne ces mois derniers.
Reste à savoir comment les citoyens turcs vont réagir face au référendum qui aura lieu au printemps prochain.
Sources :
http://www.rfi.fr/europe/20170121-turquie-le-parlement-approuve-le-renforcement-pouvoirs-erdogan
http://www.france24.com/fr/20170121-le-parlement-turc-approuve-le-renforcement-pouvoirs-derdogan