Le 10 octobre n’a pas dérogé à la tradition de la Journée européenne contre la peine de mort, entamée depuis 2002. Une peine abolie dans plus de 140 pays dans le monde. Un combat loin d’être fini en Europe, et même à travers le monde comme en Amérique de Nord ou en Asie. Plus de 50 pays pratiques toujours la peine de mort. Cette année par exemple, des exécutions ont eu lieu dans des pays comme les Etats-Unis, le Japon, et notamment en Europe, en Biélorussie (aussi Bélarus). Non seulement l'exécution est considérée comme contraire aux droits de l'Homme, mais aussi le traitement des prisonniers avant leur exécution est jugée comme contraire aux droits de l’Homme.
De nombreuses mobilisations contre la peine de mort se sont déroulées dans toute l'Europe, notamment en Italie. L’Italie a fêté “la première abolition de la peine de mort en 1786, dans un État, le grand-duché de Toscane, avant l’unification de l’Italie.” 24 délégations internationales étaient présentes à cet événement. Mais pourquoi faut-il faire des mobilisations contre la peine de mort, même en 2018? La raison la plus apparente implique la Biélorussie.
Exécutions en Biélorussie
Cette année la République de Biélorussie a appliquée la peine de mort par deux fois. Ces exécutions sont contre les valeurs européennes et les droits de l’Homme, mais la manière dont elles sont effectuées l’est d’autant plus. Par exemple, “les exécutions au Bélarus se déroulent dans le plus grand secret : la date de l’exécution par arme à feu n’est pas rendue publique, les corps des prisonniers ne sont pas restitués aux familles et aucune information n’est communiquée sur le lieu de leur inhumation.” Toutes ces raisons alimentent encore plus l’incompréhension et le chagrin des familles des exécutés.
Les deux exécutions en Biélorussie ont été condamnées par de nombreuses personnes et institutions. Yves Cruchten, le Rapporteur général de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur l’abolition de la peine de mort et Ria Oomen-Ruijten, la Présidente de la Commission des questions politiques déclare que :
« La peine de mort est une peine cruelle et inhumaine qui n'est plus acceptable en Europe. De plus, le secret entourant les exécutions au Bélarus est une pratique particulièrement déplorable, qui entraîne une forte souffrance psychologique des membres de la famille des condamnés; »
-Yves Cruchten (Luxembourg, SOC) et Ria Oomen-Ruijten (Pays-Bas, PPE/DC)
L'Union européenne a tenté de persuader le Biélorussie d'interdire la peine de mort, en levant des sanctions contre le pays, sans effet notable. Difficile de convaincre un pays tiers d’interdire la peine de mort. Le Conseil de l’Europe pèse dans ces discussions. Le Biélorussie est, à cause entre autres de l’application de la peine de mort dans son pays, le seul pays européens non-membre du Conseil de l’Europe. Un espoir est possible avec la coopération entre autres des institutions comme le Conseil de l’Europe, des ONG comme Amnesty International, et des gouvernements, une monde sans la peine de mort soit faisable un jour.
SOURCES:
http://assembly.coe.int/nw/xml/News/News-View-FR.asp?newsid=7292&lang=1
http://www.lequotidien.lu/international/bielorussie-deux-executions-judiciaires-une-rarete-en-europe-continentale/
http://assembly.coe.int/nw/xml/News/News-View-fr.asp?newsid=7283&lang=1
http://www.rfi.fr/emission/20181013-condamnes-mort-normes-conditions-detention
http://assembly.coe.int/nw/xml/News/News-View-FR.asp?newsid=7233&lang=1&cat=
https://lepetitjournal.com/rome/mobilisation-contre-la-peine-de-mort-cette-semaine-rome-245099