En proie à l'instabilité, l'explosion du 04 Août 2020 a sonné le glas de Beyrouth. Plus de 200 morts et des dégâts de tous genres. S'en est suivie la paupérisation de la population déjà vulnérable (un libanais sur deux est pauvre). Passés le moment d'émotion et l'onde de choc nés de cette situation, de nombreux partenaires institutionnels déroulent désormais la forme que devrait prendre leur aide à ce pays. Au nombre de ceux-ci, l'Union Européenne. Ce Lundi 07 Décembre 2020, le Conseil réuni a réaffirmé son soutien et sa reconnaissance à la population, ainsi que le principe d'une aide conditionnée et coordonnée (avec l'ONU et la Banque Mondiale) au pays.
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Une aide coordonnée
Il faut noter que les trois institutions citées travaillaient sur un plan destiné à identifier les dégâts provoqués par l'explosion et à évaluer l'ampleur de l'aide qu'il faudrait déployer pour la reconstruction de la ville. L'Evaluation Rapide des Dégâts et Besoins (RDNA en anglais), a rendu ses conclusions le 31 Août 2020, indiquant que pour ce faire, il faudrait jusqu'à 2,2 milliards de dollars. Un chiffre revu à la hausse par l'intégration du plan Cadre de Réforme, de Relèvement et de Reconstruction (3RF en anglais). Ainsi, c'est 2,5 milliards de dollars que les partenaires du Liban se disent disposés à mettre sur la table pour accompagner la reconstruction des services publiques.
Une aide conditionnée
Si la part de l'enveloppe globale réservée à l'aide humanitaire n'y est pas sujette (246 millions de dollars seront octroyés au pays en Janvier 2021), celle qui concerne la reconstruction, l'est. Le Conseil a posé des préalables qui devront être respectés pour la réussite de la collaboration. Ces préalables sont tirés des principes qui gouvernent le Cadre de Réforme, de Relèvement et de Reconstruction. Ce sont: L'inclusion pour une meilleure prise en compte des aspirations du peuple à travers la participation au processus "de la société civile, du secteur privé, des femmes et des jeunes". La réforme pour la prise de mesures allant dans le sens de la bonne gouvernance et de la transparence. Notamment, par "la création d'une autorité pour la lutte contre la corruption." La souveraineté: Toutes ces mesures ne remettant pas en cause "l'unité, la souveraineté, la stabilité et l'intégrité territoriale du Liban." Comme signifié par le communiqué final du Conseil du 07 Décembre 2020, la gestion de la crise fait appel à de hautes exigences, qui nécessitent que les forces politiques Libanaise se concertent pour la formation d'un nouveau gouvernement "opérationnel" et crédible.
Le Conseil reconnaissant envers les Libanais
Pour rappel, le Liban avec ses un peu moins de 11.000 km2 a accueilli plus d'un million de réfugiés Syriens. Soit, à peu près le même chiffre que l'Europe tout entière alors qu'ils ne sont liés ni à la flambée conflit Syrien, ni à son enlisement. Ainsi le Conseil a salué cette ouverture et recommandé que les efforts consentis soient maintenus en application du droit international et du principe du non-refoulement.
Sources:
Communiqué 13730/20, Council conclusions on Lebanon, (page consultée le 07/12/2020) https://www.consilium.europa.eu//media/47184/st13730-en20.pdf?utm_source=dsms-auto&utm_medium=email&utm_campaign=Lebanon%3a+Council+approves+conclusions+on+Lebanon
World Bank, Q&A: Beirut Rapid Damage and Needs Assessment — August 2020, (page consultée le 07/12/2020), https://www.worldbank.org/en/news/factsheet/2020/08/30/qa-beirut-rapid-damage-and-needs-assessment-august-2020