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Depuis juillet dernier, les partis d’extrême droite européenne envisagent une alliance au Parlement européen. Une quinzaine de partis avaient signé en juillet une déclaration en ce sens. Par la suite des représentants des deux grands groupes politiques d’extrême droite du Parlement ,Identité et Démocratie et Conservateurs et réformistes européens, se sont réuni à Varsovie le 3 et 4 décembre 2021 pour discuter de la possibilité d’un vote commun au parlement. L’objectif : faire front et s’opposer à « l’élite européenne autoproclamée » ont-ils déclaré à l'issue de la rencontre.



S’il existe encore deux groupes bien distincts au sein du Parlement, on voit apparaître une volonté de coopération forte. La conférence à Varsovie à aboutie à la mise en place de réunion régulière pour que les différents partis se mettent d’accord sur la position à adopter et sur un vote commun notamment en ce qui concerne la souveraineté des états et l’immigration illégale. En effet les leaders d’extrême droite européens semblent craindre la création d’un « super-état européen ». Ils considèrent que l’UE et l’extension de ses compétences est une usurpation et souhaitent rétablir la souveraineté des États.



Alors que de plus en plus d'État membres contestent le pouvoir des institutions de l’UE et la législation européenne, la coalition des partis d’extrême droite eurosceptique au parlement européen est très préoccupante. La Pologne et la Hongrie, menacées de la suspension de versement des fonds européens en raison de leur non-respect des valeurs fondamentales de l’UE ont d’ailleurs été moteur dans cette entreprise d’une alliance de l’extrême droite européenne.



L’alliance des deux groupes ne suffirait pas à elle toute seule à bloquer le vote d’un règlement car il ne représente aujourd’hui que 74 sièges pour ID et 63 pour le groupe CRE. Néanmoins, ils peuvent en s’associant avec d'autres groupes réussir à faire basculer l’issue d’un vote.



Plus qu’une réelle menace pour les institutions européennes et leur action, cette alliance est un signe clair de la progression de l’extrême droite en Europe. Jusqu’à la cantonné à une échelle nationale, les mouvements d’extrême droite prennent de l’ampleur et s'enrichissent les uns les autres. Paradoxalement c’est l’intégration européenne qu’ils critiquent qui leur permet de mettre en place une communication et une alliance aussi large. Mais l’organisation de ces mouvements à l’échelle européenne donne du pouvoir et une forme de légitimité aux partis au niveau national. La France entame sa présidence du Conseil de l’UE en même temps que la campagne présidentielle qui est fortement marquée par la forte présence des candidats d’extrême droite. Une arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ou d' Éric Zemmour pourrait avoir des conséquences considérables à l’échelle de l’UE. Ainsi, si la menace n’est pas immédiate, il ne faut pas ignorer les signes et tout faire pour redonner confiance en l’Union européenne et en le projet humaniste et d’ouverture qu’elle porte.

Médiapart, Réunion d’une quinzaine de partis d’extrême droite samedi à Varsovie, selon le RN,

https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/011221/reunion-d-une-quinzaine-de-partis-d-extreme-droite-samedi-varsovie-selon-le-rn, Consulté le 09/01/2021

Ouest-France, L’extrême droite avance vers l’unité au parlement européen, https://www.ouest-france.fr/europe/ue/l-extreme-droite-avance-vers-l-unite-au-parlement-europeen-1714138c-5524-11ec-ba19-3aaf8000f38d, Consulté le 09/01/2021