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Le Rojen, qui transporte 13.000 tonnes de denrées, est l'un des premiers bâtiments remplis de céréales ayant quitté les ports ukrainiens, début août, à la faveur d'un accord que la Russie a annoncé suspendre. (OLEKSANDR GIMANOV/AFP)

En difficulté en dans la guerre contre l’Ukraine et en perte de terrain sur le territoire ukrainien, Moscou a décidé d'accentuer la pression sur la communauté internationale. C’est ainsi que la décision russe de rompre l'accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens a été prise. Cette dernière s’est faite en réaction à des prétendues attaques ukrainiennes.

C’est dans un communiqué du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, que cette décision a été annoncé en précisant que « compte tenu de l'acte terroriste réalisé par le régime de Kiev (…) contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l'accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens ». La Russie pointe aussi l'implication du Royaume-Uni dans la préparation de cette attaque qualifiée comme la « plus massive » de l'histoire du conflit par les Russes, allant même jusqu’à la qualifiée « d’acte terroriste ».

Cette décision de la part de la Russie est lourde de conséquences, car elle met fin à un accord trouvé fin juillet entre la Russie et l’Ukraine, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies et de la Turquie, afin d’assurer la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes, et de protéger l'approvisionnement alimentaire vital pour de nombreux pays. Cet engagement avait permis d'exporter plus de 9 millions de tonnes de céréales et produits agricoles ukrainiens, jusqu’alors bloqués dans les ports du pays à cause de la guerre. Cela avait aussi permis de desserrer l'étau sur le marché mondial de l'alimentation, ainsi que de freiner l’envolée du prix des produits alimentaires. Actuellement, ce sont donc une dizaine de navires qui se retrouvent bloqués dans les ports ukrainiens.

Ce choix du Kremlin a été très vivement et rapidement critiquée par l'Occident, en particulier en Europe. Par la voix de son chef de la diplomatie, Josep Borrell, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l'Union européenne « exhorte la Russie à revenir sur sa décision » qui est, selon cette dernière, injustifiée, afin de maintenir la sécurité alimentaire mondiale.

En effet, cette action « met en danger la principale voie d'exportation de céréales et engrais dont on a besoin pour répondre à la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre » a-t-il ensuite précisé dans une déclaration faite sur son compte officiel du réseau social Twitter.

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                   Lien du tweet de M. Borrell : https://twitter.com/JosepBorrellF/s...

De nombreuses autres réactions de condamnation allant dans ce sens ont eu lieu, notamment par l’Organisation des Nations unies, qui a souligné par le biais de Stéphane Dujarric, son porte-parole, « l'urgence de prolonger l'accord afin de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale, et d'amoindrir les souffrances que la crise du coût de la vie inflige à des milliards de personnes ». C’est aussi le cas du Royaume-Uni, accusé d’avoir participé conjointement avec l’Ukraine à l’attaque contre la marine russe, qui a dénoncé de « fausses informations » destinées à « détourner l'attention ».

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