Shahed-drones-800x450.jpg

Les drones « kamikazes » Shahed-136 de fabrication iranienne.

Ces dernières semaines, les responsables ukrainiens accusent la Russie d’avoir déployé de plus en plus de drones iraniens pour cibler et détruire des infrastructures en Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que la Russie avait commandé « environ 2 000 Shaheds iraniens », dits drones « kamikazes », pour appuyer son invasion de l’Ukraine.

L’armée de l’air ukrainienne a également affirmé avoir détruit 223 drones iraniens depuis mi-septembre. Contraint de se réfugier dans un abri à cause des bombardements de drones contre Kiev, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a demandé à ses homologues de l’UE de sanctionner l’Iran.

Capture_d_ecran_2022-12-02_a_13.14.41.png

Twitter: https://twitter.com/dmytrokuleba/status/1581958334521180162

Face à ces accusations, l'Iran nie fermement son implication. Téhéran a clairement démenti les informations selon lesquelles le pays prévoyait d'envoyer des missiles à la Russie. Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a réagi en jugeant « sans fondement » ces allégations. Il a déclaré avoir eu une « conversation téléphonique avec Josep Borrell », chef de la diplomatie européenne, durant laquelle il aurait rappelé que la position politique iranienne est de « s’opposer à la guerre et à son escalade en Ukraine ».

Par la suite, le ministre iranien a réaffirmé la volonté de son pays de tenir des pourparlers directs avec l’Ukraine à ce sujet, soulignant avoir transmis un message en ce sens au chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell. « J’ai dit à Josep Borrell que s’il devenait clair pour nous que la Russie a utilisé des drones iraniens contre l’Ukraine, nous ne serons certainement pas indifférents à cette question », a-t-il affirmé.

Téhéran n’avait pas reconnu jusqu’ici fournir des drones à la Russie. Mais l’Union européenne a rassemblé « suffisamment de preuves » démontrant que les drones utilisés par Moscou contre l’Ukraine viennent bien d’Iran. Maintenant, « nous travaillons sur une réponse européenne claire, rapide et ferme », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Les États membres de l’Union européenne ont rapidement exprimé leur soutien politique à l’imposition de nouvelles sanctions à l’Iran pour son soutien militaire à la guerre en Ukraine menée par la Russie. Le 20 octobre dernier, les vingt-sept États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord et ont décidé de sanctionner trois généraux iraniens, dont Mohammed Hossein Bagheri, le chef d'état-major des forces armées iraniennes, ainsi que le fabricant de drones Shahed Aviation Industries, qui a livré ses matériels à la Russie.

L’Union européenne s’est félicitée de la « rarissime célérité » avec laquelle les Vingt-Sept ont su se mettre d’accord. Si l’Ukraine a salué la mesure, Moscou a qualifié les accusations selon lesquelles la Russie utiliserait des drones iraniens pour son offensive en Ukraine de « conclusions infondées » et d’« hypothèses farfelues que le Royaume-Uni et la France tentent de construire ».

Ces sanctions s’inscrivent dans une continuité pour l’Iran. Les Européens ont déjà sanctionné onze responsables iraniens, dont le chef de la police des mœurs, impliqués dans la répression des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

Sources :