Un approche mise en avant dans les années 2000

Le constat des effets négatifs de la multiplication des échanges sur notre santé ne date pas d'hier. Dans les années 2000, face à l’émergence des maladies infectieuses dues aux échanges, certains mettaient déjà en avant One Health, approche pluridisciplinaire et mondiale de la santé. La santé de l’animal a un effet sur la santé de l’humain puisqu’on estime que 60% des maladies infectieuses humaines ont une origine animale (chiffre OIE). Dans un autre sens, l’activité humaine peut entraîner une contamination de l’environnement par des substances chimiques qui peuvent se retrouver, par la suite, dans notre assiette.

… actualisé en 2022

Pourquoi cette approche est-elle remise en avant en 2022 ? En 20 ans, les échanges se sont multipliés et tendent à augmenter davantage, les moyens de transports étant toujours plus performants et de moins en moins coûteux. La pandémie Covid-19, qui a bouleversé nos sociétés sans épargner les pays occidentaux, est très probablement d’origine animale. Mais c’est aussi le cas d’Ebola, du Sida et de la grippe aviaire. Par ailleurs, cela a montré la nécessité d’une collaboration mondiale pour la santé de tous. Enfin, malgré la reconnaissance de la crise écologique dans la plupart des pays, l’agriculture intensive reste assez peu réglementée à l’échelle mondiale. Or les insecticides, les antibiotiques peuvent “contaminer les sols, les eaux souterraines, les rivières, mais aussi les animaux élevés en plein air et in fine exposer les humains à des molécules néfastes pour leur santé” (Inrae) Depuis quelques années, les pays européens ont développé plusieurs instruments pour favoriser une gestion durable des ressources notamment le paiement vert (qui rémunère des actions spécifiques en faveur de l’environnement), la stratégie Farm to Fork (de la ferme à la fourchette) mais aussi des législations nationales contre l’utilisation de certains produits par exemple. Néanmoins, ces mesures rencontrent des oppositions de la part de certains syndicats agricoles puissants qui défendent une agriculture productiviste.

Le programme Européen de Collaboration pour Une Seule Santé One Health EJP (Programme Européen de Collaboration) est un programme en partie subventionné par l’Union Européenne qui a débuté en 2018. L’idée est de faire collaborer 19 pays participants dans les domaines de la santé publique et de l’agroalimentaire afin de réaliser des avancées significatives dans les domaines des zoonoses d'origine alimentaire, de la résistance aux antimicrobiens et des menaces émergentes. Un Agenda Stratégique de Recherche et d'Innovation (2021-2030) a été mis en place.

En France par exemple, l’Anses (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a participé à des projets collaboratifs dont les quatres thématiques principales sont : les maladies zoonotiques émergentes, l'antibiorésistance, les zoonoses alimentaires et la collaboration dans la recherche en Europe. C’est une approche innovante car les domaines de la santé et de l'agroalimentaire ont souvent été séparés dans le champ scientifique. Reste à savoir comment les gouvernements utiliseront ces données pour mettre en place des mesures concrètes...

Sources

"One Health, une seule santé"EJP
"One health" Anses
"Allucution du président Charles Michel au Sommet mondiale sur la santé"Consilium Europa
"Le "Paiment vert", c'est quoi ?"