Discipline ancestrale, l’histoire permet de faire comprendre le monde dans lequel on vit et éviter de reproduire les erreurs du passé. Pour le Conseil de l'Europe, organisation intergouvernementale qui a pour but de garantir et promouvoir la démocratie et les droits de l’homme, l’Histoire de l’Europe semble ainsi être une discipline indispensable. C’est pourquoi elle fait partie de ses préoccupations depuis plus de 70 ans.

Pour comprendre pourquoi il faut enseigner l’Histoire européenne, il faut d’abord s’interroger sur comment l’Histoire est enseignée de nos jours au sein des quarante-sept pays membres du Conseil de l'Europe. C’est pourquoi le comité de direction de l’Observatoire de l’Enseignement de l’Histoire, appartenant à la branche de la Direction Générale de la Démocratie du Conseil de l'Europe, a été créée en 2020. Il s’agit d’un accord partiel élargi, composé de seize états membres et deux états observateurs. Le comité est actuellement présidé par l’homme politique français Alain Lamassoure.

Constituer une base de données importante sur la manière dont l’Histoire est enseignée dans les pays membres est à la base un projet porté par la France, lors de sa présidence du comité des ministres. Le but est d’analyser et de comprendre comme l’Histoire de l’Europe est dispensée, tout en établissant des recommandations afin de pouvoir fournir un socle commun d’enseignement. Le tout premier rapport du comité est attendu pour la fin de l’année 2023. Les thématiques principales qui y seront développées sont par exemple la place de l’histoire dans nos systèmes éducatifs, la manière de l’enseigner (théorique et pratique) ou encore les formats des manuels. Afin d’être le plus exhaustif possible, ce rapport propose de s’appuyer sur des statistiques et observations fiables, ainsi que de nombreux échanges avec des professeurs universitaires, mais également de collège et lycée.

Au cours d’une interview donnée au journal l’Alsace, Alain Lamassoure explique que « Au cours des 24 années que j’ai passées au Parlement européen, je me suis rendu compte que l’une des raisons des malentendus qui pouvaient exister entre États membres de l’Union européenne, notamment avec les nouveaux membres était notre méconnaissance de l’histoire et donc de l’« inconscient collectif » de ces pays ». L’histoire de l’Europe doit donc prendre en compte tous les points de vue des pays membres pour permettre un enseignement de qualité et le renforcement de l’enseignement des valeurs clés du Conseil de l’Europe. Les élèves pourront ainsi devenir des citoyens européens plus actifs et avisés.

Pour garantir les valeurs clé défendues par le Conseil de l’Europe, telle que la démocratie et le respect des droits de l’homme, dans une Europe marquée récemment par les conséquences de la pandémie du COVID19, mais aussi celles des dernières crises et conflits, l’enseignement de l’Histoire apparaît comme indispensable. Les premières conclusions sur son enseignement seront donc rendues publique à la fin de l’année 2023 et permettront assurément de nouvelles mesures et réformes.

Sources :

https://www.cafepedagogique.net/2022/11/28/le-conseil-de-leurope-attend-les-professeurs-dhistoire/
https://www.coe.int/fr/web/observatory-history-teaching/home
https://rm.coe.int/2022-11-24-french-plain-language-statement/native/1680a92302 https://heritagetribune.eu/fr/eventson/hybrid-conference-a-future-without-history-teaching https://www.lalsace.fr/education/2022/12/11/pour-alain-lamassoure-il-est-necessaire-d-enseigner-l-histoire-sans-fabriquer-ni-nationalistes-ni-amnesiques