« L’autorisation de la culture du mais MON 810 et de la pomme de terre Amflora est une de ses priorité », avait annoncé il y a un mois, une source au sein de l’exécutif européen.
En effet, José Manuel Barroso, aurait profité de sa réélection à la tête de la Commission européenne pour en finir avec le dossier de la pomme de terre du groupe allemand BASF qui avait empoissonné son premier mandat en suscitant la controverse. L’opposition de Stavros Dimas, ancien commissaire à l’environnement et fervent opposant aux OGM avait empêché l’autorisation de cette culture.
Le dossier est désormais entre les mains du nouveau commissaire chargé de la santé et de la protection des consommateurs, John Dalli qui a justifié son choix en affirmant que l’agence européenne de sécurité des aliments (AESA) avait jugé que la pomme de terre ne posait aucun problème pour la santé.
Cette décision a immédiatement provoqué un tôlé chez les défenseurs de l’environnement et notamment chez le groupe des Verts/ALE européen. Ces derniers s’inquiètent de la présence d’un gène dans la patate marqueur de résistance antibiotique et craignent un risque de dissémination du gène sur les autres plantes dans la nature.
Les co-présidents du groupe des Verts/ALE Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit ont, suite à cette annonce, adressé une lettre à John Dalli afin de faire part de leur profond désaccord et de dénoncer une politique du « fait accompli » de la Commission.
Ils remettent également en cause la crédibilité de l’AESA. Ils s’interrogent en effet sur l’indépendance de l’agence après l’embauche de son ancienne directrice du département OGM, Suzy Renkens, par le groupe suisse Syngenta, présent dans le secteur des organismes génétiquement modifiés.
Mais le groupe des Verts/ALE n’ont pas été les seuls à critiquer cette décision. En Europe, de nombreuses voix se sont élevées contre la relance de la culture d’OGM.
La France, qui a suspendu comme six autres pays européen (l’Allemagne, la France, la Grèce, l’Autriche, la Hongrie ainsi que le Luxembourg), la culture du maïs MON 810, seul OGM autorisé à la culture en Europe, a averti par un communiqué du ministère de l’Ecologie qu’il “allait saisir le Haut conseil des biotechnologies (HCB), notamment sur la présence dans cette pomme de terre d’un gène de résistance à un antibiotique.” Affaire à suivre…
http://ec.europa.eu/luxembourg/news/frontpage_news/29_2010_fr.htm
http://europeecologie.eu/Pour-une-Europe-sans-OGM-les
http://europeecologie.eu/Autorisation-de-la-pomme-de-terre
http://www.liberation.fr/economie/0101618200-ogm-barroso-cultive-le-compromis