Tirer profit du titre de capitale européenne de la culture est sûrement le principal but pour les villes sélectionnées. Ainsi, Turku et Tallinn, toutes deux lauréates en 2011, semblent voir en ce titre l’occasion de devenir des villes touristiques attractives.
La ville de Turku, a été fondée en 1229, l’ancienne capitale de la Finlande a connu une histoire agitée entre domination suédoise et invasions russes. Au XIXe siècle un grand incendie ravagea les deux tiers de la ville. Celle-ci fut alors reconstruite rapidement de béton de briques et de ciment moins esthétique certes, mais moins inflammable que le bois. Cay Sevon à la tête de la Fondation Turku 2011, se félicite de cette sélection qui arrive à point nommé pour la ville. En effet, la fin d’un chantier naval de grande ampleur laisse 8000 employés. Des projets d’envergures vont donc permettre à la ville de mettre à profit son histoire et de donner du travail à ses habitants. Cela passe notamment par une exposition des constructions détruites au cours du grand incendie mais également par la reconversion d’anciennes installations ferroviaires. D’autres exemples sont développés dans l’article du The Moscow Times (1).
À Tallinn, on surf sur les mêmes idées, tout mettre en œuvre pour améliorer l’attractivité de la ville. L'histoire de la capitale estonienne est elle aussi marquée par une domination soviétique, elle a été occupée de 1944 à 1991. Durant cette période, l’accès au littoral était prohibé, ce qui a eu pour conséquence désastreuse d’entraver le développement de la partie côtière de la ville, et qui a été jusqu’alors délaissée (2). Or la restauration de cette partie littorale est aujourd’hui indispensable. Mais faute de moyens, elle n’avait pu se faire. La désignation de la ville comme capitale de la culture tombe donc à pic et les élus comptent sur les retombées touristiques de cet événement pour restaurer cette portion de la ville. L'autre enjeu de cette nomination est de changer l’image de Tallinn. Son centre est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, entend faire-valoir sa modernité et sa créativité au sein d’un pays que l’on surnomme «e-stonie» (3).
Pour les deux villes, le titre de capitale européenne de la culture est donc une opportunité de changer d’image. Pour l’une, Turku il s’agit de ne plus être une ville de passage et parfois de débauche (1), pour l’autre, Tallinn le but est de devenir aux yeux de tous une ville moderne et attractive. Le tremplin est ici tout trouvé, le tourisme.
Sources :
The Moscow, Times, Europe's Capital of Culture, Anna Malpas, 15/11/2010 (1) http://www.themoscowtimes.com/business/country_supplement/russia_finland/421020/eng/article/421060.html
Le Devoir.com, Tallin et Turku - Et si la mer Baltique m'était contée, Lio Kiefer, 23/10/2008 (2) http://www.ledevoir.com/loisirs/voyage/298621/tallin-et-turku-et-si-la-mer-baltique-m-etait-contee
Le Devoir.com, Estonie et Finlande - La culture d'abord!, Carolyne Parent, 23/10/2010 (3) http://www.ledevoir.com/loisirs/voyage/298618/estonie-et-finlande-la-culture-d-abord