Quatre jours après Thanksgiving, le président américain était de retour au bureau ovale pour accueillir le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

En ce 28 novembre 2011, jour de l’ouverture à Durban, Afrique du Sud, de la 17ème conférence des Nations unies pour le changement climatique, la préoccupation environnementale a bien évidemment été abordée. Mais ce ne fût pas le seul sujet évoqué. Catherine Ashton, chef de file de la diplomatie européenne et son homologue américaine Hillary Clinton, secrétaire d’État de l’Administration Obama, toutes deux également présentes, ont fait une déclaration exprimant leur inquiétude commune au sujet des répressions violentes et meurtrières en Syrie. Alors que la transition démocratique en Tunisie, Libye et Egypte a été félicitée, la question du nucléaire iranien et de la menace qu’elle représente a, quant à elle, été encore une fois beaucoup débattue.

Cependant, c’est encore et toujours l’économie qui a pris le dessus parmi les sujets à l’ordre du jour. Pas besoin de préciser que la crise européenne a fait débat : Obama, van Rompuy et Barroso, en grands diplomates qu’ils sont, ont tout naturellement affiché leur accord… malgré leur désaccord ! Même si les États-Unis se sont dits prêts à aider l’Union européenne, Obama a profité de la situation pour détourner l’attention de sa propre crise et reprocher, à mots couverts, aux européens le marasme économique actuel. Ne serait-ce pas un peu l’hôpital qui se moque de la charité ? Obama a peur de la contagion de la crise européenne à l’économie américaine ! Heureusement que Barroso était là pour lui remettre en mémoire la crise de 2008… Relatant les mots du Président Obama, William Kennard, ambassadeur des États-Unis auprès de l’UE, a encouragé les dirigeants européens à « prendre des mesures plus audacieuses, plus rapides et plus décisives » pour sortir de la crise. Or tout le monde sait que depuis le début de la crise, les États-Unis ont, eux aussi, bien du mal à trouver des solutions et ne font incontestablement plus figure de modèle en matière de stabilité et réforme budgétaires, le récent échec de leur « super-commission » budgétaire en étant la preuve. Avec 15.000 milliards de dollars de dette (soit quasi 100% de son PIB), pas sûr que le président américain soit des mieux placés pour donner une leçon de morale… Et il le sait. Aucune question n’a en effet été autorisée et aucune interview n’a été donnée à la suite de cette réunion par mesure de précaution en vue des élections de 2012 peut-être…



Il semblerait que ce soit Herman van Rompuy qui, toujours très précautionneux et prudent dans ses interventions, ait trouvé les mots justes pour clore le débat en déclarant «L’Union européenne et les États-Unis doivent tous les deux prendre de solides mesures».

Julia Tepel et Pauline Gallay

Sources :

http://www.liberation.fr/depeches/01012374387-dette-les-usa-prets-a-faire-leur-part-pour-aider-l-ue-annonce-obama

http://www.elmundo.es/elmundo/2011/11/28/union_europea/1322493601.html

http://www.rtbf.be/info/economie/detail_les-etats-unis-et-l-europe-parlent-ensemble-de-la-crise-de-la-dette?id=7155773

http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/ec/126393.pdf

http://www.europeanvoice.com/article/2011/november/obama-says-us-ready-to-help-eurozone-tackle-crisis/72765.aspx