Angela Merkel, chancelière de l’Etat Fédéral d’Allemagne depuis 2005, est vue aujourd’hui comme l’une des femmes les plus puissantes du monde, ferme et déterminée, tout en étant perçue comme une personne humaniste, sensible, au grand cœur comme le montre sa réaction en 2015, lorsqu’elle a ouvert les frontières allemandes aux migrants. Forte de trois mandats à son parcours en tant que chancelière et d’une popularité repartant à la hausse, elle a annoncé le dimanche 20 novembre 2016, qu’elle se présenterait pour une quatrième législature en 2017 : « La décision de briguer un quatrième mandat est tout sauf anodine, après onze ans aux affaires », a déclaré Mme. Merkel, avant de préciser que « la défense des valeurs » démocratiques et de « notre mode de vie » serait au cœur de son programme, citant « la démocratie, la liberté, le respect du droit et de la dignité de chacun, et ce quels que soient son origine, sa couleur de peau, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle ou ses opinions politiques », rapporte « Le Monde » (« En Allemagne, Angela Merkel candidate pour la « défense des valeurs » démocratiques », 20/11/16).

Sa nouvelle candidature, après trois mandats, pourrait soulever certaines questions comme celle de l’usure du pouvoir ou celle de l’alternance de point de vue, de direction politique. En effet, malgré le fait que 55% des Allemands souhaite voir rester Angela Merkel chancelière, sa candidature ne suscite pas l’euphorie car elle ne représente pas le renouveau, il n’y a pas d’idées nouvelles ou de changement politique : « D’un côté c’est bien, car elle représente une force de stabilité en occident. Mais d’un autre côté cela fait un moment que je suis déçu car elle n’apporte pas de nouvelles idées » (un passant repris par Euronews, « La candidature d'Angela Merkel ne suscite pas l'euphorie », le 21/11/16). Bien qu’Angela Merkel soit la candidate la plus sérieuse, elle est surtout plus ou moins contestée même dans les rangs politiques : « Car si Angela Merkel a recentré son parti et rongé l’espace des sociaux-démocrates, elle a aussi déçu les conservateurs pur jus, ouvrant un boulevard idéologique aux populistes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) » (En Allemagne, la candidature de Merkel accueillie sans entrain, Euronews, le 21/11/16).

Mais Angela Merkel a pu rebondir après sa mauvaise gestion de l’arrivée des migrants l’an dernier selon l’appréciation ou une politique d’accueil perçue comme trop généreuse par les conservateurs : elle représente finalement une certaine stabilité dans un « contexte très difficile et incertain » (Angela Merkel, rapportée dans « Le Monde », « Angela Merkel, candidate antipopuliste », 21/11/16) entre la montée du populisme et l’actualité politique internationale. Angela Merkel a su reconnaître ses erreurs et est dans une démarche explicative de sa politique : « Nous n’avons pas tout fait comme il le fallait », admet Mme Merkel à propos de la politique à l’égard des réfugiés. « Nous n’avons pas été les champions du monde de l’intégration » (« Angela Merkel reconnaît des erreurs dans sa politique migratoire », « Le Monde », 19/09/16).

Sources : http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/20/en-allemagne-angela-merkel-candidate-a-un-quatrieme-mandat-de-chanceliere_5034604_3214.html

http://fr.euronews.com/2016/11/21/allemagne-la-candidature-d-angela-merkel-ne-suscite-pas-l-euphorie

http://fr.euronews.com/2016/11/21/en-allemagne-la-candidature-de-merkel-accueillie-sans-entrain