Matteo Salvini, secrétaire général de la Ligue du Nord et ancien ministre de l’intérieur, est de plus en plus présent sur la scène politique italienne et européenne. En effet, en vue des élections régionales d’Emilie Romagne, espace marqué par le communisme italien, Salvini décide d’organiser plusieurs rassemblements. Mais, le 14 novembre dernier, quatre jeunes décident d’organiser sur Facebook un rassemblement à Rome pour contrer celui du politicien. Résultat : depuis ce jour, 300 000 personnes sont sorties dans les rues pour montrer leur mécontentement et leur colère face à l’homme politique et à son idéologie. Ce mouvement antifasciste s’appelle le « Mouvement des sardines » qui vient de l’expression « être serré comme des sardines » (en italien « stretti come sardine ») et qui fait allusion à la nécessité de remplir les places italiennes avec une unité qui, individuellement, est faible, mais qui en groupe peut être plus forte (comme des sardines). Ils ne se revendiquent pas comme un parti politique mais plus comme un « état d’âme ». Leur objectif premier est de manifester contre l’arrivée de Salvini dans les différentes villes du pays et de « réveiller la conscience politique antipopuliste ».
Face à cette issue politique italienne, l’Union Européenne décide d’agir pour éviter tout débordement.
L’Italie est l’un des pays de la zone euro le plus endetté : sa dette s’élève à 2 373 milliards d’euros, soit 136% du PIB. De plus, nombreuses sont les problématiques au sein du pays : taux de chômage élevé, faible efficacité administrative, différence économique et sociale entre le Nord et le Sud, accueil et gestion des flux migratoires, vieillissement de la population, émigration des jeunes diplômes vers d’autres Etats. Cette énième crise vient donc renforcer l’instabilité institutionnelle italienne.
De plus, après avoir provoqué la Commission européenne en août en menaçant d’arrêter de contribuer au budget de l’Union Européenne si la communauté ne trouvait pas une solution pour résoudre le problème de l’immigration, Salvini ne semble pas vouloir négocier. Néanmoins, la communauté européenne ne reste pas les bras croisés. En effet, après plusieurs échanges, l’UE propose un soutien à l’Etat italien sur trois volets : un appui total de la part de la communauté européenne et un soutien financier pour lutter contre l’immigration irrégulière, une baisse des impôts inclus dans le budget de 2020 à condition qu’il y ait une réforme sur le marché du travail et une sur les retraites, et un plan d’investissement européen en faveur du Sud de l’Italie.
En effet, les intérêts italiens et européens ne sont pas différents l’un de l’autre : Salvini ne peut pas agir selon sa volonté sans la permission de Bruxelles, sinon il y a un risque de chute de la Bourse de Milan. L’UE est déjà fragilisée avec la question du Brexit, il est impératif d’attiser toute crise économique dans la zone euro.
Pour finir, malgré les nombreuses critiques que le Mouvement des sardines fait face sur les réseaux sociaux et malgré la forte influence de Salvini sur l’opinion publique italienne, les manifestants ne cessent d’augmenter. Désormais, il ne reste plus qu’à attendre le 26 janvier pour observer les résultats des scrutins.
Sources:
Les Echos : « La crise en Italie peu être une chance pour l’Europe » https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/la-crise-en-italie-peut-etre-une-chance-pour-leurope-1125654
Le Monde : « Matteo Salvini, un péril pour l’Europe » https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/12/matteo-salvini-un-peril-pour-l-europe_5498731_3232.html
Euronews: “Il movimento delle sardine: dall’Italia all’Europa. Contro odio e populismo” https://it.euronews.com/2019/12/20/il-movimento-delle-sardine-dall-italia-all-europa-contro-odio-e-populismo