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Alastair Grant/AFP

Le mercredi 24 novembre 2021, une trentaine de migrants se sont noyés lors d’un naufrage en mer alors qu’ils tentaient de relier les côtes françaises aux côtes anglaises, au large de Calais. La manche est bien souvent le théâtre de ce genre de tragédies, démontrant des mesures insuffisantes des gouvernements frontaliers pour les empêcher, mais la forte mortalité de ce naufrage a provoqué de fortes réactions des deux cotés de la manche. Cet événement funeste a été le tournant majeur d’une hausse croissante des tensions entre Paris et Londres au sujet de la crise migratoire. 

Une main tendue refusée ou des provocations dénoncées ? 


Le jeudi 25 novembre suivant le naufrage, Boris Johnson, le Premier ministre britannique a publié sur son compte Twitter une lettre ouverte adressée au Président français Emmanuel Macron. Cette lettre déplore la mort des migrants, le Premier ministre se dit aussi ouvert à la coopération et semble proposer des solutions pour remédier à ce type de catastrophes. Cette lettre ouverte a été très mal reçue par le gouvernement français qui juge cette action déplacée et mal venue. Le Président français reproche aussi à Boris Johnson de se placer en lanceur d’alerte, un rôle inadapté à un chef d’État pour Emmanuel Macron. 

Les tensions semblent surtout se concentrer sur la forme de la communication entre Paris et Londres plutôt que le fond du problème, et les deux parties semblent avoir du mal à accepter, assumer les conséquences de leurs politiques respectives, admettre de possibles erreurs. Un jeu de tennis pour se renvoyer la responsabilité s’est installé entre les deux pays séparés par la Manche. 

Une porte ouverte à la discussion qui se referme


Une réunion au sujet des migrations s’est tenu à Calais le dimanche suivant le naufrage du 24 novembre. Cette réunion a réuni la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et devait aussi être composée du Royaume-Uni. Boris Johnson se disait même ouvert à un sommet réunissant les chefs des États concernés, voire même une « discussion bilatérale ». Malgré cela, la lettre ouverte du Premier ministre britannique a jeté un froid qui a poussé le gouvernement français à désinviter la délégation britannique de la rencontre, coupant court aux possibles discussions. Ces dernières avaient déjà été diminuées en raison du Brexit.

La question des migrants et leur gestion a toujours été un point de tension dans l’Union européenne, et plus particulièrement sur la zone de passage de la Manche. De ce fait, cela crée souvent de forts désaccords entre la France et le Royaume-Uni, accentués par le départ des Anglais de l’Union européenne. Depuis ce départ, les discussions se font plus rares et plus tendues : on doit compter sur des efforts des deux pays pour ne pas rompre complètement les communications et ne pas perdre de vue l’objectif principal, éviter que de telles catastrophes comme celle qui a mené à la mort d’une trentaine de migrants mercredi 24 novembre ne se reproduisent. Cette mission devrait notamment être au programme de la Présidence Française du Conseil de l’Union européenne qui a démarré ce 1er janvier 2022. 

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