L'assistance à l'Ukraine et aux réfugiés ukrainiens ainsi que la sécurisation de l'approvisionnement en énergie du continent étaient au coeur de l'action européenne de Prague. La Tchéquie a remplie cet objectif en coordonnant de nouvelles sanctions contre Moscou et en s'assurant que des pans entiers de l'industrie européenne ne s'arrêtent pas au cours du cet hiver. Ce n'était pas chose simple, comme le montre la négociation sur le mécanisme du plafonnement du prix du gaz du 19 décembre: chaque pays a des intérêts différents et l'énergie touche directement le portefeuille des citoyens, le bien-être des familles, la capacité de production des entreprises et les budgets nationaux. Le rôle de médiateur de la Tchéquie est à saluer. Un rôle qui a permis à l'UE d'être efficace afin de freiner au mieux la crise énergétique. Parmi les décisions les plus marquantes, on peut citer: l'approbation des obligations de stockage, le plan de réduction de la consommation de gaz, le plafonnement sur les techniques infra marginales, la taxe de solidarité sur l'exploitation des hydrocarbures, le partage obligatoire du gaz en cas de pénurie et des mesures pour encourager l'utilisation des énergies renouvelables. Un travail de longue haleine, facilité par la Commission en permettant l'adoption rapide des mesures d'urgences sans impliquer le Parlement européen.

Le gouvernement tchèque avait aussi identifié comme priorité la « résilience des valeurs européennes » afin « de garantir le respect des libertés et des droits fondamentaux dans le monde numérique ». Prague a eu la responsabilité d'organiser la première réunion de la Communauté politique européenne. Une réussite, qui découle de la concrétisation en trois mois d'une idée proposée par son prédécesseur, la présidence française. Le premier sommet de ce forum ouvert à tous les pays de l'Europe géographique pour traiter les grands enjeux transversaux et la nécessité d'offrir aux pays candidats des réponses concrètes aux défis de l'époque a permis a l'UE d'envoyer un message d'unité et l'élaboration d'une stratégie commune.

Même sur les grands dossiers de législature, tels que l'accord vert, la présidence tchèque a ramené un flot de succès. La loi européenne "ajustement à l'objectif 55" en est un exemple. Le nouveau système de "plafonnement et d'échange" d'émissions, le nouveau fonds social pour le climat, de nouvelles règles pour les émissions des avions, la fin du moteur thermique, les mesures contre la déforestation, et bien d'autres choses encore ont été approuvées. Prague a également poursuivie les impulsions lancées par Paris en matière de lutte contre les menaces hybrides telles que la désinformation, l'ingérence étrangère et les perturbations dans le cyberespace.

Bruxelles se souviendra des Tchèques comme des manageurs, organisés, structurés, efficaces avec beaucoup d'humour. La présidence Tchèque laisse donc une empreinte positive !

Sources

  • https://francais.radio.cz/presidence-tcheque-de-lue-lheure-du-bilan-34-8770692
  • https://www.lesechos.fr/monde/europe/la-france-transmet-la-presidence-tournante-de-lue-a-une-tchequie-plus-modeste-1747314
  • https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2022/09/30/council-agrees-on-emergency-measures-to-reduce-energy-prices/
  • https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2022/08/05/council-adopts-regulation-on-reducing-gas-demand-by-15-this-winter