Les drapeaux de la Bosnie-Herzégovine et de l'Union européenne à Sarajevo, le 28 mars 2017. © Dado Ruvic, Reuters
Le Parlement européen a voté en faveur de l'octroi du statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine pour l'adhésion à l'Union européenne. La Bosnie-Herzégovine devient ainsi le sixième pays des Balkans occidentaux à obtenir ce statut, après la Croatie, la Macédoine, l'Albanie, le Monténégro et la Serbie. Le vote a été soutenu par une majorité des députés européens, qui ont reconnu que la Bosnie-Herzégovine avait fait des progrès significatifs dans la mise en œuvre des réformes nécessaires pour devenir membre de l'UE. Elle devra tout de même encore passer par un long processus de négociations et de réformes pour satisfaire aux critères d'adhésion. Cependant, le statut de candidat est un pas important vers l'intégration européenne et un signe que la Bosnie-Herzégovine est sur la bonne voie.
Des obstacles géopolitiques
La Présidence tripartite de Bosnie-Herzégovine est le principal organe exécutif de l'État bosnien. Elle est composée de trois membres, un Croate, un Serbe et un Bosniaque, qui sont élus pour un mandat de quatre ans par le Parlement de Bosnie-Herzégovine. Les membres de la Présidence sont responsables de la mise en œuvre des décisions du Parlement et de la représentation de l'État à l'étranger. Ils sont également chargés de veiller à ce que les intérêts des trois peuples de Bosnie-Herzégovine soient pris en compte dans les décisions de l'État. De plus, la Bosnie est séparée en deux entités, une serbe et l'autre croato-musulmane. Selon un sondage réalisé en août, 90% des habitants du côté croato-musulman étaient favorable à l'adhésion de leur pays à l'UE contre 54,5% de serbes. Cette séparation et ces divergences politiques sont considérées comme des obstacles à l'adhésion de la Bosnie étant donné que que la Commission a fixé 14 conditions a respectés pour procéder à l'adhésion, ce qui semble compliqué au vu des divergences d'opinions des différents peuples. Au sein de la présidence tripartite il existe également des dynamiques différentes, Zeljka Cvijanovic et Denis Becirovic respectivement membre de la présidence serbe et bosniaque se veulent optimiste en déclarant qu"il est temps que les gens en Bosnie-Herzégovine reçoivent un message positif de la part de l'Union européenne"; de l'autre côté le nationaliste prorusse Milorad Dodik, visé entre autre par des sanctions américaines quant à ses positions concernant la guerre en Ukraine, déclare s'opposer à l'adhésion de la Bosnie à l'UE.
Un long processus d'adhésion
La Bosnie rejoint les sept pays déjà candidats à l'adhésion à l'UE : la Turquie (depuis 1999, processus aujourd'hui gelé), la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012), l'Albanie (2014), l'Ukraine et la Moldavie (2022). La prochaine étape est l'ouverture des négociations avec les Vingt-Sept, ce qui prendra du temps étant donné que la Bosnie doit d'un côté répondre aux 14 conditions, et de l'autre inclure un nombre conséquent de législations européennes dans son droit commun, ce qui sans doute entrainera des mécontentements et des contestations au vu des sondages et opinions.
En prévention de cela, le Haut Commissaire à l'Elargissement Oliver Varhelyi a invité les dirigeants du pays à "à tirer le meilleur parti de cette occasion historique et à mettre rapidement en œuvre les mesures recensées dans (la) recommandation".
Sources:
https://fr.euronews.com/2022/12/13/...
https://www.ouest-france.fr/europe/...