Mais comment justifier la réduction de la protection de cet animal emblématique alors que son retour sur nos territoires européens est une bonne nouvelle ? Auparavant, la présidente de la Commission avait déjà encouragé les communes à exploiter au maximum les lois le permettant de tuer les loups considérés comme problématiques. Ursula von der Leyen, dont le poney a été tué par un loup en 2022, opte donc naturellement pour des règles plus strictes afin de limiter l’impact du retour des loups sur nos terres. Un comportement pas du tout apprécié par les associations se battant pour la protection du loup, car ces propos vont à l’encontre de l’objectif de l’Union européenne de préserver sa biodiversité.

Selon moi, il s’agit tout simplement du fait que l’on a oublié comment vivre avec les loups. Le loup est certes un prédateur qui peut devenir contraignant pour les agriculteurs, les chasseurs et voir certaines parties de la population. Mais il ne faut pas oublier que nous revendiquons en Europe la protection de l’environnement et de la biodiversité. Revenir en arrière sur la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe est un échec. Il ne faut pas compromettre les valeurs que l’on prône, dans ce cas la protection de l’environnement, à la première difficulté. N’est-ce pas plutôt une victoire de l’Union européenne d’avoir réussi à passer de 11,193 loups estimés en 2012 à 20,300 loups estimés en 2023 ? Certes, il y a des conflits à cause du retour du loup, mais il ne faut pas oublier l’objectif global qui est le retour à une Europe qui a réussi à revenir à sa biodiversité qu’elle a pu avoir eu dans le passé.

En septembre 2023, la Représentation en France de la Commission européenne a annoncé que “le loup fait partie intégrante du patrimoine naturel de l'Europe et joue un rôle important dans ses écosystèmes”. Quelques mois plus tard, la commission propose donc de réduire la protection du loup qui est “si importante pour sa biodiversité”. Il existe des solutions pour mieux protéger du loup sans pour autant l’éliminer. Une solution serait par exemple un soutien financier plus important qui permettrait de mettre en place des mesures de protection pour le bétail. Au lieu de chercher des solutions simples, la Commission cherche la facilité qui est de réduire la protection du loup, une décision tragique et égoïste qui fait que l’on perd une partie importante de notre patrimoine.

Il se pourrait que von der Leyen doive envisager de déménager en Irlande, à Chypre ou Malte après les élections, les seuls pays où aucun loup n’a été vu en Union européenne, pour élever ses futurs poneys.

Sources:

Convention on the conservation of European wildlife and natural habitats (Bern Convention)—Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe—Www.coe.int. (s. d.).

Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe. Consulté 4 janvier 2024, à l’adresse https://www.coe.int/fr/web/bern-convention

EU Commission proposes lowering wolf protection status in Europe. (2023, décembre 20). Reuters. https://www.reuters.com/business/environment/eu-commission-proposes-lowering-wolf-protection-status-europe-2023-12-20/

Keinath, A. & dpa. (2023, décembre 20). EU : EU-Kommission will Schutzstatus von Wölfen absenken. Die Zeit. https://www.zeit.de/wissen/umwelt/2023-12/eu-woelfe-schutzstatus-heruntergestuft

Loups en Europe : La Commission invite les autorités locales à utiliser pleinement les dérogations existantes - Commission européenne. (s. d.). Consulté 4 janvier 2024, à l’adresse https://france.representation.ec.europa.eu/informations/loups-en-europe-la-commission-invite-les-autorites-locales-utiliser-pleinement-les-derogations-2023-09-04_fr