Depuis 2021, une coalition gouvernait l’Allemagne, celle-ci était constituée de la SPD (les social-démocrate), des verts ainsi que de la FPD (le parti des démocrates libres). Cette coalition pour le moins surprenante, étant donné les multiples divergences des différents partis, avait jusqu’alors réussie à convaincre les électeurs. Néanmoins depuis novembre 2024 les tensions avaient été ravivées à la suite du licenciement du ministre des Finances (qui faisait partie du FPD) par M. Scholz en raison de différents irréconciliables concernant l’économie et le budget du pays. Ainsi, la coalition implosa. Cela fut couronné par le vote mentionné plus haut de décembre 2024 qui exprima une tension vive au sein du parlement concernant la légitimité du gouvernement actuel.

Cela montre que la coalition n’est plus capable de gouverner correctement et qu’un vote, sous forme d’élection législative, doit avoir lieu. Selon de récents sondages, les partis conservateurs seraient en tête de liste pour gagner les élections. Suivi de près par l’AFP, le parti d’extrême droite Allemand. C’est seulement en troisième position que se situe les sociaux-démocrates.

Ainsi la dissolution implique une instabilité politique qui pourrait se solder par un durcissement des législations en vigueur dans le pays et une montée des partis dits conservateurs. Alors, des législations importantes pourraient être affectées comme celles liées à la politique budgétaire et économique de l’UE, liée la politique étrangère et à la politique de défense et de sécurité Européenne. Aux vues des prises de positions sévères des partis conservateurs concernant l’UE, si de tels partis arrivaient au pouvoir, ils pourraient limiter tout un tas d’action visant à l’équilibre Européen à différents niveaux. Ces partis pourraient rejeter les propositions de la commission Européenne concernant le financement des plans de relance en lien avec la dette commune en cas de crise économique. Concernant la politique étrangère, l’Allemagne pourrait retourner à des décisions unilatérales et se recentrerait sur les intérêts nationaux allemands au lieu de l’intérêt de l’Union. Pour la politique de défense, les conservateurs pourraient plaider pour une augmentation des dépenses militaires au niveau national, ce qui pourrait à terme mener à une escalade des tensions géopolitiques au sein même de l’Europe. Par ailleurs, concernant la guerre en Ukraine, même si les conservateurs et les sociaux-démocrates ont une même ligne de mire : fournir des armes, la technique des conservateurs reste risquée du fait que cela glisserait plus facilement vers une escalade des tensions avec Moscou plutôt qu’à une aide mesurée et plus douce pour appeler à la paix et non pas la confrontation presque directe. Tout cela marquerait un profond retour en arrière concernant les relations entre le pays et l’UE et imputerait à Olaf Scholz une grande responsabilité même si ce choix fut parfaitement démocratique. Ce choix de remise en question politique est une option à double tranchant pour les Allemands, leur cap politique et les relations avec l’UE. Cela souligne la complexité de la situation. On note également que les partis d’extrêmes droites ont une tendance anti-européenne ce qui remettrait en question l’équilibre politique et stratégique sur le territoire européen un cran plus loin qu’avec les conservateurs.

Ainsi, cette campagne pour les élections anticipées de février 2024 sera clé pour l’avenir de l’Union Européenne et son équilibre.

Sources:

Florian Chaaban, Allemagne: Olaf Scholz perd le vote de confiance du Bundestag, ouvrant la voie à des élections anticipées, 16/12/2024, https://www.touteleurope.eu/vie-politique-des-etats-membres/allemagne-olaf-scholz-perd-le-vote-de-confiance-du-bundestag-ouvrant-la-voie-a-des-elections-anticipees/



Valeurs actuelles, Allemagne : le président annonce la dissolution du Parlement, les élections législatives anticipées fixées au 23 février, 27/12/2024, https://www.valeursactuelles.com/monde/allemagne-le-president-annonce-la-dissolution-du-parlement-les-elections-legislatives-anticipees-fixees-au-23-fevrier

Alex Schmidt, L'Allemagne entre en campagne après la dissolution du parlement, 27/12/2024, https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-allemagne-entre-en-campagne-apres-la-dissolution-du-parlement-1014780.html