Les puissances mondiales et la COP30, étude comparative
Jeudi 6 novembre, la trentième conférence des Nations unies sur le climat accueille à Belém au Brésil les chefs d'État du monde entier. Dix ans après l'Accord de Paris, l'événement est un moment charnière pour l'action climatique. La COP 30 s’évertue à rehausser les ambitions climatiques, protéger les forêts tropicales, et garantir la justice climatique pour les plus vulnérables. En effet, la crise climatique s’aggrave, l’année 2024 ayant été confirmée comme l'année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant pour la première fois le seuil de 1,5 degré. Et, les effets du réchauffement climatique ont causé en moyenne 546 000 morts par an entre 2012 et 2021.
Pourtant, cette COP a lieu dans un climat de tensions plurielles : des manifestations au Brésil, un contexte géopolitique non favorable à des négociations et des émissions de gaz à effet de serre qui ne cesse d’augmenter.
Au-delà de la tendance globale, l’émission de gaz à effets de serre (GES) relève principalement de la responsabilité des grandes puissances économiques et industrielles. Les quatre principaux émetteurs (Chine, États-Unis, Inde et Union européenne) contribuent, à des degrés divers, à près de 55 % des émissions directes totales.
La Chine est de loin, le premier émetteur de GES avec près de 30% des émissions mondiales. L’essor chinois des années 2000 repose sur la consommation d’une énergie très polluante : le charbon. Pourtant, c’est aussi le pays qui utilise, fabrique et vends le plus d’énergies renouvelables. C’est ainsi qu’il se place en leader de cette COP.
Les Etats-Unis sont le deuxième émetteur de GES au monde (11%) et tiennent une position moins ambivalente. En effet, l’Etat américain n’a pas envoyé de haut délégué à Belèm, après que Donald Trump, fervent défenseur des énergies fossiles, se soit retiré des Accords de Paris. De plus, leurs émissions augmentent remarquablement à cause de l’industrie récente de l’IA.
L’Inde est une économie émergente qui contribue aux émissions mondiales de GES en troisième position (8%). Le gouvernement présente le pays comme un champion des énergies renouvelables, mais l’Etat le plus peuplé du monde a vu ces émissions augmenter considérablement ces dernières années. Les ambitions environnementales de New Dehli sont modestes et donc atteignables (neutralité carbone 2070).
L’Union Européenne et plus généralement l’Europe, est le continent le plus avancé en matière climatique, même si celui-ci représente 6% des GES mondiales. Pour la COP30, les ministres de l’environnement ont arraché un compromis sur les objectifs de l’Union jusqu’en 2040. Mais cet accord s’est fait au prix de concessions, après des élections européennes dominés par la droite en 2024, et des mouvements climato-sceptiques en hausse.
Pour conclure, les intérêts particuliers, généralement économiques, des grandes puissances priment sur les enjeux climatiques et le contexte de tensions globales ne favorise pas la coopération internationale. Cette dynamique met à mal le système des COP et relèguent les questions climatiques au Sud émergent, avec la Chine qui s’impose en maitre du jeu.
Sources :
https://www.touteleurope.eu/environnement/cop30-le-sommet-sur-le-climat-s-ouvre-a-belem-en-presence-des-dirigeants-de-la-planete/
https://www.touteleurope.eu/environnement/les-vingt-sept-s-accordent-sur-un-objectif-climatique-pour-2040-au-prix-de-concessions/
https://www.touteleurope.eu/environnement/union-europeenne-chine-etats-unis-qui-emet-le-plus-de-gaz-a-effet-de-serre/
https://www.touteleurope.eu/environnement/des-millions-de-vies-perdues-avant-la-cop30-un-rapport-alerte-sur-l-inaction-contre-le-changement-climatique/
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/cop30-a-belem-la-chine-profite-du-vide-laisse-par-les-etats-unis-1868017192e08caaeafec0b75080de9b
https://www.touteleurope.eu/environnement/union-europeenne-chine-etats-unis-qui-emet-le-plus-de-gaz-a-effet-de-serre/#:~:text=Bien%20que%20son%20taux%20d,de%208%20%25%20des%20%C3%A9missions%20mondiales.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/11/17/l-inde-le-faux-bon-eleve-de-la-lutte-contre-le-changement-climatique_6653686_3244.html